The premices of a new adventure

Felip & Roxanne

Une pointe d'agacement surgit, alors qu'une grimace apparut sur le visage de poupée de la jeune châtain. Papiers en main, elle tentait de trouver son chemin sans réellement y parvenir à son avis. Elle avait beau suivre les instructions, petit à petit, elle perdait patience. Entre l'avion qui l'avait amenée de France au Royaume-Uni, du taxi et de son chauffeur limite pervers qui l'avait conduite au port, du bateau où elle avait eu le mal de mer, et enfin le train qui la rapprocha du château, elle n'en pouvait plus. La fatigue commençait à se sentir. Si l'endroit avec cet établissement imposant et magnifique en faisait rêver plus d'un qui y étudiait, ce n'était pas du tout le cas de Roxanne qui n'était pas tant impressionnée que cela. Elle se concentrait d'abord sur son objectif principal : réussir ses études.

Elle lança tout de même des regards intéressés à l'édifice qui s'érigeait devant elle, restant les yeux levés au ciel quelques secondes. Puis, elle passa le seuil du portail pour se diriger vers l'entrée de l'université. Une fois à l'intérieur, elle se trouva dans un grand hall où soudainement, elle se sentit plutôt perdue. Elle balaya l'endroit des yeux pour voir s'il n'y avait pas une carte qui indiquait les couloirs de l'étage pour qu'elle pût s'y retrouver et se rendre sans soucis dans la partie administrative. La jeune femme n'était pas encore acceptée dans cette université et ce fut la raison de sa présence en ces lieux, en cette matinée d'avril. Elle venait déposer son dossier et passer quelques entretiens face à face, après les recommandations de ses professeurs français : pour cet établissement, l'un des meilleurs de Grande-Bretagne, il fallait bien envoyer l'une des meilleures élèves !

Suivant son propre instinct, Roxanne se mit à déambuler dans un premier couloir sans réellement savoir où elle se trouvait. Elle tentait de se repérer par rapport aux panneaux qu'il y avait sur les murs ou sur les portes des salles mais aucun ne comportait les mots qu'elle souhaitait. Apparemment, la partie administrative n'était pas dans cette allée et donc, elle revint sur ses pas pour atterrir une seconde fois dans ce hall gigantesque. Quelques élèves passaient à côté d'elle, sans prêter attention, ni même remarquer qu'elle ne portait pas l'uniforme comme eux. Elle les observa et pensa qu'ils étaient plutôt bien réalisés par rapport à ceux dans les films. Oui, enfant, elle avait lu les livres et les vu les films d'Harry Potter. Mais en venant ici, ce n'était pas ce qui l'intéressait le plus, même si elle appréciait cette saga.

A ce même moment, un jeune homme descendait les escaliers et leurs regards se croisèrent. Lui, contrairement à tous les autres, eut un brin d'intérêt pour la châtain qui le vit s'approcher d'elle. Sa voix résonna dans le hall, avec un écho sans précédent. Roxanne analysa rapidement ce brun, habillé de l'uniforme jaune qui rappelait la maison des Poufsouffle. Celle qu'elle préférait le moins, puisque celle qu'elle adorait était Serdaigle. Elle lui convenait à merveille, d'ailleurs, au vu de son caractère fortement sérieux et compétiteur. C'était là qu'elle désirait être mise si jamais elle était prise dans cette université. Le jeune homme lui demanda alors si elle avait besoin d'aide, cherchant probablement le bureau des professeurs ou du directeur. Roxanne lui lança un petit sourire chaleureux, reconnaissante de sa venue à son secours.

- Oui, en effet, je..., dit-elle en commençant à chercher le papier de sa convocation. J'ai un rendez-vous à 11h mais j'ignore avec quelle personne. Je voulais me rendre à l'administration pour me présenter et voir qui me recevra...

Il allait de soi qu'au vu de sa situation, elle ne savait pas du tout par où se diriger. Roxanne n'avait probablement pas besoin de le lui dire, il était suffisamment grand pour le déduire par lui-même. La jeune femme rangea la convocation au dessus de tous les autres papiers, et prit le soin d’aplatir ensuite sur sa poitrine, les protégeant de son bras gauche pour ne pas les laisser tomber. Maintenant elle attendait les directives du jeune brun pour la mener là où elle souhaitait se rendre.

Si elle s'attendait à recevoir des indications exactes de la part du beau brun pour se rendre dans la partie administrative de l'université, il n'en fut rien. Visiblement, il avait jeté un oeil sur son papier, suffisamment rapide pour y voir la personne qui devait l'accueillir. Cette situation surprit légèrement Roxanne qui ne pensait pas du tout qu'il pût être aussi "malpoli" suite à la politesse dont il avait fait preuve. En effet, elle ne l'avait pas invité à inspecter sa convocation, préférant garder sa vie privée pour elle-même, d'autant plus avec un inconnu. Selon elle, ce n'était pas des choses qui se faisaient et maintenant, elle avait une opinion mitigée sur le jeune homme. Qui, d'ailleurs, lui proposa de l'accompagner. Déstabilisée, sentant ses joues rougir discrètement, elle acquiesça de la tête sans rien dire et se mit à le suivre.

Un silence s'installa entre les deux, alors qu'ils avançaient vers la destination souhaitée. Roxanne n'avait pas l'intention de lui parler, surtout pas depuis sa petite bourde intrusive. Tout du long du chemin, la jeune femme balayait les couloirs des yeux pour en apprécier les décorations et l'architecture. Elle avait vraiment l'impression de se retrouver dans le monde d'Harry Potter. Certes, cela ne lui faisait ni chaud ni froid, mais c'était tout de même sympathique. Cet endroit était idéal pour étudier et réussir son année, ça, c'était certain. Beaucoup plus que les pré-fabriqués ou la modernité trop bétonnée et froide de son école de journalisme en France. De plus, elle sentait déjà la tranquillité d'une île isolée, contrairement au bruit permanent de la vie parisienne. Ainsi, Roxanne se perdit dans ses pensées mais le jeune homme l'en tira quand il rompit le silence.

- Non, je ne suis pas professeur, répondit-elle, d'une voix teintée d'une infime colère, n'appréciant pas du tout cette nouvelle intrusion dans sa vie privée.

Certes, il désirait faire la conversation et probablement en savoir plus sur elle. Mais de son côté, la jeune femme ne souhaitait rien dire, ni rien révéler. Si elle intégrait l'université, ils allaient se croiser sûrement plusieurs fois l'année prochaine et à ce moment-là, elle déterminerait si elle avait envie ou non d'être amie avec lui. Mais pour l'instant, elle n'était pas d'humeur malgré l'aide qu'il lui apportait. Fini le sourire sur son visage, elle avait changé car elle n'avait pas aimé le comportement de celui qui, apparemment, s'appelait Felip.

- Roxanne, répondit-elle, d'une voix neutre et un air impassible soudain. Merci. Oh non, ne prenez pas la peine de m'attendre. Vous avez sûrement des choses bien plus importantes à faire. Je retrouverai mon chemin maintenant.

Elle s'essaya tout de même à un nouveau petit sourire, qui se voulut chaleureux mais qui trahissait sa gêne face à lui. Elle n'avait aucune envie qu'il restât dans les parages. De plus, elle ne savait pas du tout combien de temps son entretien allait durer. Puis, Roxanne était plutôt bonne en orientation : une fois le chemin emprunté, elle le connaissait et pouvait s'y retrouver. Elle n'avait donc plus besoin de lui pour revenir sur ses pas, dans le hall d'entrée et partir de cette île, une fois le tout terminé. La main sur la poignée de la porte, elle l'observait quand même, attendant une réaction de sa part, histoire de le saluer une dernière fois quand il partirait.

Une fois qu'il eût tourné le dos et fût parti pour vaquer à ses occupations comme elle le lui avait suggéré, Roxanne put enfin se concentrer sur le rendez-vous qu'elle avait avec l'administration. Elle entra dans la pièce indiquée en ayant pris la peine de frapper à la porte avant d'y être invitée. Une femme d'une cinquantaine d'années l'accueillit alors et lui demanda de s'asseoir sur un des fauteuils en face de son bureau. La jeune femme ne se fit pas prier et tendit les documents que l'employée réclamait, une fois qu'elle fût parfaitement installée. Après quelques minutes d'étude de ces derniers, elle sembla être suffisamment satisfaite pour appeler le directeur et expliqua que c'était avec lui que Roxanne passait l'entretien. Un noeud se forma alors dans son estomac.

Une vingtaine de minutes plus tard, la conversation se termina. La châtain avait parlé du mieux qu'elle pût, sans montrer la pointe de stress qu'elle ressentait. Elle ignorait d'ailleurs cette raison puisqu'elle n'était pas si attachée à cet établissement. Disons que si elle y était acceptée, elle serait fortement heureuse pour ce que cela représentait pour la qualité de ses études. Pour autant, elle n'était pas motivée précisément à entrer dans cette université. Une refus ne serait pas considéré comme un échec, en tout cas. Du coup, elle sortit du bureau du directeur, puis de l'administration, beaucoup plus détendue. Les dés étaient jetés et elle verrait bien la réponse qui lui serait apportée. Au moment de refermer la porte et de se diriger vers le hall d'entrée à nouveau, elle reconnut une silhouette masculine, assise un peu plus loin.

- Sérieux ? demanda-t-elle, en se rapprochant de ce dernier. Tu n'avais rien de mieux à faire que d'écouter aux portes ?

Elle n'était pas idiote. Il avait visiblement souhaité l'attendre, en espérant découvrir le contenu de son entretien et surtout, la raison qui l'amenait en ces lieux. Une curiosité qui semblait être un vilain défaut chez ce jeune homme qui, petit à petit, n'obtenait pas les faveurs de Roxanne. Ce comportement l'ennuya au plus haut point. Il avait fait semblant de s'en aller pour revenir au moment où elle ne le voyait pas. Il était resté dans les parages, probablement avec l'envie de sournoisement entendre quelques bribes de sa conversation avec le directeur. Elle ignorait s'il avait réussi, mais cela ne lui plaisait pas du tout qu'il pût agir de la sorte.

- C'est quoi ton but ? continua-t-elle, soudainement plus bavarde et énervée qu'au début. En plus de zieuter discrètement mais de manière inappropriée des papiers privés, tu insistes pour écouter les conversations qui ne te concernent pas... Et bien, bravo ! Tu veux savoir pourquoi je suis ici, c'est ça ? Je suis là pour intégrer l'université l'année prochaine pour un an. Mais finalement, je ene sais pas si j'en aurai envie si tous les étudiants sont aussi malpolis que toi...

Terminant son petit discours, Roxanne soupira longuement comme calmer ses nerfs. Ses yeux se levèrent au ciel une fraction de seconde pendant ce temps. Et enfin, elle tourna les talons et commença à partir dans la direction souhaitée au départ. La seule chose dont elle avait envie à cet instant, ce fut de s'éloigner de cet endroit ou du moins, de ce brun...

Il avait quand même beaucoup de cran pour lui répondre qu'il était en train de réviser. A cet instant, Roxanne poussa un soupir qui s'apparentait à un rire moqueur et ensuite, lutta pour ne pas exploser. Elle le trouvait tout de même incroyable et elle posa sur lui des yeux surpris et une bouche bée étonnée. Devait-elle surenchérir ? C'était exactement ce qu'elle avait envie de faire, lui expliquant que l'endroit choisi pour étudier ses prochains examens était peut-être mal adapté. Des révisions, la jeune femme avait l'habitude de les effectuer dans une bibliothèque, dans sa chambre ou dans tout lieu calme comme une salle de cours vide, selon la disponibilité. L'idée de s'asseoir dans un couloir ne lui serait jamais venue à l'esprit.

- Et bien, tu en as une façon très originale de réviser ! pesta-t-elle de sa voix la plus sarcastique possible.

Il mentait, c'était évident et la châtain n'allait pas tomber dans le piège. Mais après avoir dit cela, elle avait l'intention de partir pour ne pas continuer une discussion stérile qui pouvait rapidement virer à des échanges de deux gamins qui se disputaient dans la cour de récréation à l'école. Elle préféra se taire mais le jeune homme ne prit pas la même décision qu'elle, prétendant qu'il avait été sympa et avait voulu s'intéresser à elle. Si cela avait pu être un compliment, Roxanne ne l'entendit pas de cette manière-là. Ce fut plutôt offensant d'avoir cette impression qu'il l'avait aidée dans le seul but de flatter son égo. Plus il parlait, plus il lui montrait à quel point il n'était pas aussi poli qu'il en avait l'air. Sa première image de lui changea du tout au tout.

- Tu peux aider les autres, c'est bien, répondit-elle néanmoins. Mais ne pénètre pas dans leur vie privée quand tu n'y es pas invité. C'est tout. Puis, évite de faire ça juste donner une image de toi qui peut être fausse au final. Les gens ne sont pas idiots, ils s'en rendent compte très vite.

Décidant que c'était la fin de la conversation, elle tourna les talons et partit en direction du hall d'entrée par le même chemin par lequel il l'avait conduite ici. Avec la seule envie de rejoindre la terre ferme du Royaume-Uni le plus vite possible. En attendant, elle entendit encore des bribes de sa voix masculine qui lui souhaitait un bon vent. Il pensait qu'ils allaient se revoir à la rentrée prochaine. Si c'était fort probable, elle n'en avait aucune envie à cet instant précis. Toujours de dos, elle lui montra son majeur en l'air.

- A jamais, plutôt ! cria-t-elle, provocatrice.

Pour être encore plus "biatch" - ce qui ne lui ressemblait pas en général - elle commença à marcher en roulant des fesses, pour un effet légèrement sensuel et très provocateur...